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Les Français aiment le cash. Ils ont en moyenne 42,50 euros en poche en permanence.
Ninon Renaud
nrenaud@lesechos.fr
Le développement de la carte sans contact aura-t-il raison de l’argent liquide ? Rien n’est moins sûr, révèle une enquête menée par l’Ifop en partenariat avec la Brink’s auprès de 1.050 personnes représentatives de la population, interrogées entre le 4 et le 9 mars. Les Français y affichent en effet un attachement très fort aux espèces, 86 % d’entre eux ne souhaitant pas que le cash disparaisse. Plus encore, 4 Français sur 10 menacent de changer de commerçant si celui-ci ne prend pas les espèces. Les raisons de cet attachement sont à la fois pratiques et affectives. Au quotidien, les espèces sont privilégiées pour réaliser de petites opérations comme l’achat d’une baguette : en deçà de 10 euros, 79 % des personnes interrogées préfèrent ainsi le cash. Le développement de l’utilisation de la carte sans contact, qui ne nécessite pas de retaper son code pour ce type de montant, devrait sans doute réduire cette proportion.
Mais les espèces apparaissent aussi à 88 % des Français interrogés par l’Ifop comme la meilleure réponse à tous les imprévus. Ils ont d’ailleurs en moyenne 42,50 euros en poche en permanence. La même proportion estime par ailleurs le cash indispensable pour laisser un pourboire ou faire un don. Et ils sont quasiment autant à voir dans l’argent liquide un rempart à l’exclusion sociale pour les personnes non bancarisées.
Une boîte à outils
« Dans l’esprit des Français, l’argent liquide constitue une véritable boîte à outils à laquelle ils sont très attachés, c’est un symbole de liberté. Il faudra donc une campagne massive pour que le recours au cash recule sensiblement en France », conclut Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’Ifop.
Un constat sur lequel la société de transport de fonds Brink’s veut capitaliser. « Vouloir faire disparaître le cash est une erreur, il faut au contraire respecter les attentes des Français. Nous allons donc faciliter et sécuriser la distribution d’argent liquide tout en abaissant le coût », promet Patrick Lagarde, PDG de la Brink’s. Son nouvel établissement, Brink’s France Finance, pouvant devenir propriétaire des fonds transportés, le groupe va être en mesure de fusionner en son sein les espèces de ses banques partenaires afin d’optimiser l’approvisionnement des distributeurs automatiques de billets. Un premier pilote sur ce modèle commence lundi 13 avril en Bretagne et en Basse-Normandie.